L'Etranger..5
« Et s’il était là quand même…. on sait jamais » chuchote Méleine…
-« Qui sait…va donc savoir… y’a tant de chose qu’on ne sait pas et qui existent….ça me surprendrait pas… » répond Silvère !
Méleine sert le café , beurre le pain soigneusement ; Silvère tourne la petite cuillère dans le bol posé devant lui , en boit une gorgée pensif...
Ils se regardent tendrement , assis l’un en face de l’autre , Silvère pose une main sur celles de Méleine , ils ont l’air de deux toutereaux…
-« Je vais allé voir si quelqu’un l’a vu », dit Silvère .
-« Ah ! oui , et que diras tu ? tu te souviens comment il est ? »
-« Pour sûr que je sais comment il est….de taille moyenne , solide , brun aux yeux marron , recuit par le soleil…et son rire ah ! oui »
-« Mais non Silvère…il grand , blond avec des mèches presque blanches par le soleil , les yeux clairs ; tu as raison quand tu dis qu’il est bronzé pour ça , sûr il l’est , il est tanné comme les coureurs de chemins.
Moi c’est son sourire , tu as vu son sourire ? j’en ai jamais vu de pareil »….Eberlués ils prennent conscience qu’ils ne se souviennent pas ne voient pas Toussaint de la même façon… Mais au fait comment est il vraiment ? Qui a tort , qui a raison ? ils n’en savent…Rien !
Ils en sont là lorsque Nadal les rejoint tout excité :
-« Méméleine , Papidou cette nuit j’allais au « p’tit coin » et j’ai vu Toussaint…y partait sans faire de bruit et il était tout brillant de lumière et y’avait pas d’lampe allumée . J’l’ai appelé , il a pas répondu alors j’ai couru derrière lui pour le rattraper , je le touchais presque je l’appelait « Toussaint , Toussaint où tu vas ? reviens….»
Il a disparu j’sais pas où…j’suis allé dans le jardin , j’ai regardé partout même dans la rue…y avait personne…même pas de bruit de pas…mais du côté d’la mer y’avait une grande lumière que la nuit a avalée…comme ça « vlpp ». Alors j’suis allé vous voir , j’vous ai appelé mais qu’est ce que vous dormiez fort…en vous donnant la main !
J’ai retourné dans ma chambre , et …sur mon lit y’avait la Coquille de Toussaint , regardez comme elle belle , pas comme avant regardez , j’suis sûr c’est un cadeau ? C’est lui qui l’a faite comme ça » !
Dans la main de Nadal la Coquille brille comme une opaline !
Dans le pays , ils ont entendu parler de ce Passant pour les uns , ce Pèlerin pour les autres…ce Vagabond pour certains , que personne ne décrit de la même façon , il y en a qui ne l’ont pas Vu du tout….
Mais tous ceux qui ne dormait pas cette nuit là , tous sans exception ont Vus la grande lumière avalée par la nuit !« Ce sont des histoires…. Ça s’peut pas…Bah !y’en a qui boivent trop » disent les mêmes quand ils rencontrent les autres qui tiennent les mêmes propos à certains qui n’y comprennent rien….
Méleine Silvère et Nadal leur petit fils savent ce qu’ils savent mais n’en soufflent mots à personne et gardent
Le Secret du Passant….Le Pèlerin de Saint-Jacques !
…. De temps en temps la mélopée de Toussaint
Frissonne autour et dans la maison !
… « Souviens toi , la rue était déserte…
Pourtant il était là subitement… »
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L'étranger E. Calabria - B. Massey / E. Calabria - B. Massey - E. Marnay |
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Il est arrivé à l'heure où le soleil rougit les blés |