Départ
Le soir du douze Septembre ma mère ferme ,ma valise. Le lendemain grand’mère me serre très fort contre elle :-« va petiote, plus tard tu sauras ».
Grand-père nous conduit à la gare, avant de repartir il caresse mes cheveux, m’embrasse :-« ma m’gnonne ne pleure pas , c’est mieux comme ça » Je l’embrasse fort ; je sais que je ne le reverrai pas. Longtemps il reste sur le quai à nous saluer en agitant son-« feutre »noir . J’ai du chagrin en pensant à ceux de l’Embellie ! Je reviens donc chez moi toute « chamboulée »
La rentrée des classes arrive et pour une fois ne me trouve pas réticente au contraire des autres années.
Je me lance à fond dans les devoirs et les leçons ; comme ça j’évite de penser à l’Embellie .
Pourtant de temps à autre , mon attention faiblit ; sans le vouloir, je me surprends , je m’évade vers ceux qui me manquent. Comme il est étrange ce sentiment qui me submerge au moment où je ne m’y attends pas.
Nostalgie
Il suffit de peu de chose : un coin de ciel entre le feuillage des arbres, un parfum de pommes mures , le reflet du soleil sur une chevelure , une voix de femme qui murmure une chanson….c’ est fugace bien plus fait de sensations que de tangible .
Un matin , un accès de fièvre m’oblige à rester au lit :-« elle travaille trop…. ,toujours le nez dans ses bouquins »dit mon père . Quelques jours passent …
Je ne me sens pas mieux ; un peu inquiets mes parents appellent le médecin.
Celui-ci me trouve « une petite mine » me pose des questions auxquelles je ne réponds pas… ne sachant comment expliquer la nostalgie qui m’habite .
Me connaissant bien il se rend compte que pour le moment il est préférable de m’éloigner des leçons et des devoirs dans lesquels je-« plonge »trop , ce n’est pas mon habitude n’étant pas une enfant très studieuse plutôt fantaisiste , préférant le jeu et les balades , il conseille quelques jours de repos et un fortifiant. C’est ainsi que je me retrouve à « Belfontaine »chez Alphonse et Valentine mes autres grands parents : les parents de mon père.